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Les milléniaux et l’imprimé, travail et consommation

17 . 08 . 2018

Les milléniaux et l’imprimé,

travail et consommation

 

 Déjà, que sont les milléniaux?

millenialswork-1024x681-7319356On les appelle aussi la génération Y. Les chiffres varient un peu en fonction des pays et de leur développement socio-économique, mais, en gros, ils sont nés entre 1978/80 et 1994/2000. Ils sont caractérisés par leur connectivité : il s’agit de la première génération qui a grandi avec internet et le début des réseaux sociaux ou services de messagerie. Ils ont toujours connu l’omniprésence médiatique, le SIDA, la fluidité du marché de l’emploi, entre autres choses. Ils sont sensibles, ouverts sur un monde pluriel, gros consommateurs, sans véritables modèles forts et tournés vers le présent et l’immédiateté. Ils ont un fort besoin d’idéaux, d’autonomie et de responsabilités. À noter qu’il veulent progresser dans leur vie personnelle comme professionnelle. Bien sûr, tout ceci est un résumé terriblement court et n’a que vocation à donner une idée sur ce que sont ces nouveaux travailleurs. Pour plus d’informations sur les générations, cliquez sur ce lien.

 

Les milléniaux, consommateurs d’imprimés

Nous pourrions croire que, pour cette génération, l’imprimé est un dinosaure et que seul le numérique remporte la palme. Et pourtant, ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, les milléniaux sont autant voir plus lecteur de catalogues papiers que leurs grands-parents. Des études menées par Data & Marketing Association en 2017 aux É-U, expliquent que si les catalogues semblent un moyen obsolète de saisir les acheteurs, cela n’est pas vrai si votre cible est la génération du millénaire. De plus, ils ont observé que le taux de réponse pour les catalogues a augmenté ces dernières années. La raison suggérée est que les milléniaux n’ont pas connu la surabondance de courriers qui en a lassé plus d’un et, dans un monde si connecté, ils aiment les catalogues plus que les autres groupes d’âge pour l’isolement que cela procure : c’est une bulle. L’imprimé permet de prendre son temps et la génération Y est très intéressée par l’aspect graphique du catalogue. Le taux de réponse est donc très différent de ce que vous constateriez avec une publicité ou même un courrier électronique. Selon Jim Gibbs, vice-président des ventes chez Dingley: « Les acheteurs Web sont axés sur les prix alors qu’un consommateur de catalogue est généralement un passionné de votre marque et dépensera plus. » Cette dernière assertion va bien avec le sens des valeurs et de l’engagement particulier aux milléniaux.

Dans un même ordre d’idée, d’autres chiffres montrent une recrudescence des ventes de cartes de vœux en papier et les magazines, bien que devant réinventer leurs modèles d’affaires, continuent à éditer des magasines papiers faisant même appel à des influenceurs du web pour leurs rubriques (NDLR ces influenceurs sont majoritairement des Y). Enfin, malgré l’apanage du virtuel, nos jeunes générations restent de gros consommateurs de livres papier. En résumé, nos milléniaux sont aussi de gros consommateurs d’imprimés et ils aiment ça.

 

Comment combattre les préjugés et séduire les Y?

Maintenant que nous avons déterminé que les Y ne sonneront pas le glas de l’imprimé, il nous reste à résoudre un paradoxe : comme la majorité de la population actuelle, les milléniaux croient malgré tout que l’imprimé est mort. Et, sans surprises, ils n’envisagent donc même pas d’y faire carrière. Pourtant, le secteur de l’imprimé et activités connexes se porte comme un charme et est même en véritable crise de recrutement. Les opportunités pour un millénial sont donc énormes. Alors, comment attirer et retenir cette génération dans l’univers de l’imprimabilité?

Tous domaines confondus, selon Nathalie Tremblay, conseillère en ressources humaines et consultante chez NT Services Conseils, pour recruter les milléniaux, il faut être stratégique: l’entreprise doit avoir des valeurs propres, mais surtout les respecter. «Si comme employeur je prétends pratiquer un management participatif et des valeurs de transparence, mais que dans les faits c’est faux, les milléniaux vont partir rapidement.» Les jeunes travailleurs sont informés et recherchent la transparence. «Ils regardent, magasinent et s’informent sur les entreprises avant de prendre une décision.» Pour conserver un Y, il semble que la gestion participative qui mise sur la collaboration du personnel soit très efficace. En clair, il faut les écouter, être disponible et donner de la rétroaction. Il aussi important de leur faire confiance et leur offrir de l’autonomie et des responsabilités (graduellement). Un article détaillé sur l’actuel marché du travail est disponible via ce lien.

Si tout cela peut être un peu dur à avaler pour un patron des générations précédentes, c’est de toute façon une réalité avec laquelle composer, car les milléniaux en 2017 correspondait à au moins un quart de la main-d’oeuvre actuelle.

Concernant l’univers de l’imprimé, comment vend-on une carrière dans les communications graphiques aux milléniaux?
La réponse est simple, mais nécessite de s’opposer à l’opinion populaire. Petit tour d’horizon:

  • Main-d’œuvre vieillissante = possibilités d’avancement professionnel: 

Il ne fait aucun doute que l’industrie de l’imprimerie fait face à une pénurie majeure de jeunes talents pour remplacer la génération actuelle qui pousse nettement vers la retraite. Or, l’une des priorités professionnelles les plus élevées pour la génération Y est la possibilité de se développer rapidement et de progresser dans sa carrière. Quel meilleur secteur pour progresser qu’un domaine où les places sont nombreuses – y compris dans les postes-clés!?

  • L’imprimerie joue sur la corde sensible du « je veux être reconnu et je suis unique » si caractéristique du millénial:

Le Y représente le marché émergeant et est très à l’aise dans son époque. Travailler dans l’univers de l’imprimé, c’est aider les « anciens » à rester à la page et l’opinion d’un millénial est donc d’une grande valeur pour les entreprises des communications graphiques dans un secteur qui doit en permanence rester compétitif, novateur et adapté. C’est donc une belle opportunité de voir son opinion valorisée dans son travail.

  • Un des secteurs qui se transforme le plus et une fabuleuse alternative écologique:

N’en déplaise à quelques détracteurs, mais l’imprimé est un secteur aujourd’hui de plus en plus écologique dont l’une des principales matières premières – le papier – est renouvelable, recyclable et compostable la plupart du temps. De plus les médias imprimés consomment beaucoup moins d’énergie globale que leurs cousins numériques qui nécessitent une alimentation électrique permanence et son fait de matières souvent mal voire non-recyclables.

D’un autre côté, la lutte contre l’adversité qui a secoué l’univers de l’imprimerie, il y a quelques années, a obligé toute une industrie à se mettre à la page en matière d’innovation et ce secteur est aujourd’hui l’un de ce qui investit le plus dans la recherche et le développement et les retombés futures sont hot!

(voir les différents articles déjà publiés sur ces sujets ici).

Dans un cas comme dans l’autre, le secteur de l’imprimabilité est donc excellent pour stimuler l’intérêt d’un millénial pour la nouveauté et titiller son intérêt pour les causes (NDLR le renouveau de l’imprimé et le sens des valeurs et de l’engagement propre aux milléniaux).

 

On peut donc résumer les choses ainsi : les milléniaux sont le marché et la main-d’oeuvre d’aujourd’hui. Qu’on le veuille ou non, il faut composer avec qui ils sont. En tant que consommateurs, ils sont déjà sous le charme de l’imprimé qui leurs apporte un confort dans ce monde connecté et dont ils sont de grands consommateurs. Cependant quand vient le moment de séduire cette force de travail, malgré tous les points positifs, le secteur reste victime de sa fausse mauvaise image. Pourtant, l’univers des communications graphiques est riche en opportunités et en défis et à tout pour plaire à cette génération du millénaire. Alors, partagez la bonne parole : l’imprimé est un secteur parfait pour les Y. Que cela se sache!

 


Dimitri Lesage, chargé de projet délégué à la veille sectorielle

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